La résurrection de Jésus, un événement

 

Introduction

Jésus-Christ est-il ressuscité ? Est-il vivant aujourd’hui ? Aujourd’hui, personne en France ne l’ignore, tant il est présent dans notre culture. Il vaut la peine de se poser une telle question parce que cet événement a bouleversé le monde et a changé le cours de l’histoire pour toujours. Si oui, alors il y a une vie après la mort, et il y a une personne en qui est cette vie. Qu’en est-il vraiment ?

 

Enjeux

Le dictionnaire dit de la résurrection que c’est « le retour de la mort à la vie ». C’est la re-surrection, le fait de re-surgir, de se lever à nouveau. Dans le grec, langue de la Bible, le mot évoque le réveil. Mais en connaît-on vraiment la signification ? Les questions suivantes en montrent l’enjeu : Qu’y a-t-il après la mort ? Quelqu’un est-il revenu de la mort pour nous en parler ? Qui est Jésus, pour qu’il ait marqué notre ère aussi profondément ? Si quelqu’un peut ressusciter, c’est aussi possible pour nous, mais comment ?

 

La résurrection dans l’histoire

Au début de l’ère chrétienne, Jésus était un Juif marginal dirigeant un mouvement marginal dans une province marginale de l'énorme empire romain, dont les moyens de communication étaient pour ainsi dire inexistants, si on compare avec les nôtres. Ce qui est étonnant est qu'il existe quelques Juifs instruits ou quelques païens du premier ou deuxième siècle qui aient connu Jésus ou l'aient même mentionné (plus par nécessité politique que par conviction religieuse). C’est dire l’impact de  Jésus-Christ ! Citons parmi ceux qui ont parlé de lui :

Tacite (55-120) 

Tacite, historien romain, gouverneur de l'Asie en 112, a écrit sa dernière grande œuvre d'importance, les Annales, vers 115 de notre ère. Dans ce traité, il décrit le grand incendie de Rome pendant le règne de l'empereur Néron ainsi que la persécution des Chrétiens qui eut lieu par la suite. Il déclare : « Néron fit de ceux que le peuple a appelés Chrétiens, des boucs émissaires et les soumit aux tortures les plus raffinées... Leur nom vient de Christ qui, pendant le règne de Tibère, avait été exécuté par le procurateur Ponce Pilate » (Annales 15. 44).

Suétone (70-v150)

 Il a été historien Romain, officiel de la Cour sous Adrien, et auteur des Annales de la Maison Impériale. Il écrit : « Les Juifs provoquant continuellement des troubles à l'instigation de Chrestos, il les chassa de Rome » (Claude, XXV, vers 120 de notre ère). On situe ce passage en 41 ou 42 ap JC. Plus tard, en 64, dans le contexte de l’incendie de Rome sous Néron, le même Suétone parle clairement des christiani et de leur nouvelle et nuisible superstitio (Néron, XVI)

Pline le jeune (61-114)

Pline le Jeune était proconsul de Bithynie, en Asie Mineure entre les ans 111 et 113 de notre ère. A cette époque, il écrit une lettre à l'Empereur Trajan demandant conseil sur la façon de traiter avec la croissance rapide de la communauté chrétienne dans son secteur. Entre autres, il décrit la tradition chrétienne de tenir des réunions hebdomadaires et chanter des louanges "à Christ en tant qu'un dieu" (Lettre 10. 96). Ce passage est significatif, parce que c'est la seule source non chrétienne qui nous dit que les Chrétiens ont considéré Jésus comme Dieu.

Flavius Josèphe, (37-110 ap JC), historien juif du Ier Siècle. Il écrit dans Antiquités Judaïques (Livre 18 - ch 4)  : «  En ce temps-là était Jésus qui était un homme sage, si toutefois on doit le considérer simplement comme un homme, tant ses oeuvres étaient admirables. Il enseignait ceux qui prenaient plaisir à être instruits de la vérité et il fut suivi non seulement de plusieurs juifs mais de plusieurs gentils (non-juifs) » « C'était le Christ. Des principaux de notre nation l'ayant accusé devant Pilate, il le fit crucifier. Ceux qui l'avaient aimé durant sa vie ne l'abandonnèrent pas après sa mort. » « Il leur apparut vivant et ressuscité le troisième jour, comme les saints prophètes l'avaient prédit (et annoncés) qu'il ferait plusieurs autres miracles. C'est de lui que les Chrétiens que nous voyons encore aujourd'hui ont tiré leur nom... »

On ne trouve chez aucun  auteur païen, ni chez aucun auteur juif, de mise en doute de l'historicité de Jésus. Ils sont plusieurs, par contre, à nier que Jésus soit ressuscité, sans en apporter de preuve contraire.

On a retrouvé une inscription archéologique à Nazareth, datant du règne de Tibère (14-38) ou Claude (41-54). Le texte exprime le mécontentement de l’empereur à la suite de récits entendus d’après lesquels des corps seraient enlevés des tombes. Il menace tout contrevenant de la peine capitale. Il semblerait donc que la résurrection de Jésus ait poussé certains à profaner des tombes, peut-être dans le but de minimiser la disparition du corps de Jésus. L’effet de la résurrection a été ressenti jusqu’à la capitale, Rome.

 

Après les premiers chrétiens

Ignace (50-115) : « C’est en réalité qu’il fut crucifié, non en apparence, non en imagination, non en tromperie. Il mourut réellement, il fut enseveli et il est ressuscité des morts. »

Justin (100 – 165) : Près d'un siècle après la mort de Jésus, Justin écrit, dans son Dialogue avec Tryphon. « Vous [les Juifs] avez élu des hommes de votre choix, vous les avez envoyés sur toute la terre prêcher qu'une hérésie impie, inique s'était levée par l'erreur d'un certain Jésus, galiléen ; nous l'avions crucifié, disaient-ils, mais ses disciples, pendant la nuit, l'ont dérobé au tombeau dans lequel on l'avait placé ». Tryphon était juif, et le "Dialogue avec Tryphon" avait pour objet la défense du christianisme face au judaïsme. Il est probable que les Juifs aient accusé les Chrétiens du vol du corps de Jésus au tombeau. Les Juifs ont lancé cette rumeur parce que la tombe de Jésus était vide, et qu'ils ne pouvaient démentir la résurrection.

Tertullien (160- 220) : Il fait lui aussi référence à la résurrection du Christ. Quoiqu'il ait vécu dans une génération éloignée de cet événement, l'évidence était tout de même suffisante pour le convaincre de son authenticité.

 

Que penser, aujourd’hui, de la résurrection de Jésus ?

Les textes bibliques présentent des gages d’authenticité, d’homogénéité, de crédibilité interne.

Les sources externes (livres apocryphes, écrits historiques, Talmud de Babylone, lettres polémiques) ne donnent pas de preuve de supercherie.

La naissance et la persécution de l’Eglise soulignent la relation à un Jésus-Christ vivant.

Il est peu vraisemblable qu’un homme de la notoriété de Jésus puisse ainsi disparaître, et rester caché jusqu’à la fin de ses jours sans être reconnu ou dénoncé.

Si Jésus avait voulu se cacher pour faire croire à sa résurrection, où serait son intérêt personnel ? On ne pourrait pas lui rendre culte, ni le remercier.

Si même ses disciples avaient manigancé quelque chose pour leur propre profit, l’enseignement de Jésus, tel qu’il nous est rapporté par eux, ne leur aurait conféré aucun avantage.

A la fin de la première lettre écrite aux Corinthiens, l’apôtre Paul résume l’événement de la manière suivante :

Jésus a, par sa mort, lavé notre passé coupable.

Il a été rencontré d’un bon nombre de personnes après sa résurrection

La résurrection de Jésus est le fondement de notre foi.

Comme Jésus est ressuscité, nous ressusciterons aussi.

Par la résurrection, il a vaincu la mort et ses frayeurs.

Il a un plan pour notre vie.

 

Enjeux pour nous

Si la résurrection est un fait historique, la mort n’est donc pas le point final de notre histoire. Il y a une vie après la mort, quelqu’un est revenu de la mort pour nous le dire !

La résurrection est le point final de l’œuvre de Dieu : elle affirme l’importance des paroles de Jésus, quand il disait « je ne suis pas venu pour juger mais pour sauver » (Jean 3. 17). Jésus est donc venu pour que nous soyons sauvés, délivrés de notre culpabilité devant Dieu. Il est le garant de notre justice.

Jésus est aujourd’hui vivant pour se faire connaître, pour aimer et protéger, conduire et éclairer. Il le sera aussi au jugement dernier. Comment le rencontrerons-nous ? Comme celui qui nous a sauvé, ou comme celui qui nous jugera selon nos actes ? Cette rencontre sera à l’image de notre décision. Comme nous aurons reçu Jésus-Christ de notre vivant, nous le rencontrerons dans l’au-delà. Si nous l’avons reçu comme sauveur, nous le connaîtrons comme tel. Si nous ne le recevons pas comme sauveur, nous le connaîtrons comme juge.

 

Conclusion

Il est dans la pensée populaire de dire que personne n’est revenu d’outre-tombe, pour nous décrire l’au-delà. La résurrection affirme le contraire ! Ecoutons donc le ressuscité.

« Toute civilisation est hantée, visiblement ou invisiblement, par ce qu'elle pense de la mort » (André Malraux 1901-1976) Comme Jésus est ressuscité, nous ressusciterons aussi, mais pour quel avenir ? Aujourd’hui, le ressuscité nous appelle à croire en lui, en son œuvre de rédemption. Il nous confère le salut, recevons-le.